Do you say that you wish to join the dead?

On me croit pessimiste, mais ceux qui ne savent pas que je recherche avant tout le bonheur, la sainte joie de vivre, ceux-là ne me connaissent ni ne me comprennent pas du tout. Tout ce qui est triste me paraît suspect. Lorsqu'on me demande si je suis pessimiste ou optimiste, je réponds qu'en moi la connaissance est pessimiste, mais le vouloir et l'espoir sont optimistes. Il y a deux catégories d'individus: ceux qui aiment leur enfance et les autres. J'appartiens à la première. Ce qui me donne le droit d'être pessimiste et le devoir d'être lucide. La morale nous ordonne d'aimer nos ennemis. Mais - déclare le pessimiste - elle ne nous ordonne pas d'aimer nos amis. J'ai appris que, pour être prophète, il suffisait d'être pessimiste. Les hommes font leur chemin entre l'enthousiasme et le dénigrement, les idées et les choses entre les optimistes et les pessimistes. Mais, pessimiste, qu'aviez-vous donc espéré ? Pessimiste: Être confiant que ça ira mal. L'optimiste crée sa chance, le pessimiste lui fait peur. Maximiste, pessimiste. Ce qui est important, ce n'est, ni d'être optimiste, ni pessimiste, mais d'être déterminé. Rechercher et de créer, à partir de la négation, les valeurs positives qui permettront de concilier une pensée pessimiste et une action optimiste. C'est là le travail des philosophes. Le pessimiste doit s'inventer chaque jour d'autres raisons d'exister: c'est une victime du «sens» de la vie. Je dois être, au fond de moi, affreusement pessimiste puisque je considère encore comme un petit miracle de parvenir à un lieu de destination, hier en songe, aujourd'hui en espoir ou en rêve. Hugo écrivait à l'adresse des pessimistes de son époque: Vous voyez l'ombre, et moi je contemple les astres. Chacun a sa façon de regarder la nuit... Tous ces troubadours mal-aimés - Ont vu blanchir dans un été - Leur doux royaume pessimiste.

Je suis un chat mâle de taille moyenne avec un corps compact, une forte musculature et une ossature puissante. Mes hanches et mes épaules sont bien arrondies et lorsque je passe à l'assaut, on peut être étonné de mon poids par rapport à ma taille. La longueur de mes pattes est proportionnée à mon corps et mes pieds sont de taille moyenne et arrondis. Ma queue est d'une longueur moyenne, se terminant sur un bout arrondi. Je ne la porte jamais en guise de fouet comme les autres guerriers. Ma tête est également de taille moyenne, bien arrondie, De profil on peut observer un front bombé et le creux du nez assez marqué. On n'observe pas de faces planes. Mon nez est légèrement busqué, mon museau rond, court et plutôt large et des yeux ronds, grands et bien espacés. Ces yeux ont changés de couleur trois fois au cours de ma vie, au lieu de deux comme tout le monde: à ma naissance j'avais les yeux bleus, puis ils ont virés progressivement au gris pour enfin devenir ambrés, mais avec le temps leur couleur se ternis et reprend une teinte plutôt brumeuse de gris cendré. Mes oreilles sont d'une taille moyenne, bien espacées sur la tête avec un bout arrondi et une base large. J'ai une fourrure noir de jais, aussi sombre que la nuit, aussi ténébreuse que l'ébène, extrêmement fine et brillante.

Je me souviens parfaitement de mes lunes passés à la pouponnière, où j'étais réputé comme un chaton très joueur: malicieux et maladroit. Depuis, en grandissant, je me suis un peu calmé. En outre, ma voix douce et discrète témoignerait de ma paix d'esprit, mais une telle tranquillité n'ai jamais facile à garder, surtout avec tout ce raffut que font les apprentis et les chatons de nos jours. Alors que je tente de me détendre à l'ombre d'un vieux pin, les rires et les cris effrénés des petits me crispe et me font souvent sortir de mes gonds. Je saute sur mes quatre pattes bien que petite, sort les griffes et m'avance rapidement vers la pouponnière où se querelle deux vieux chatons assez âgé pour passé apprenti. Arrivé à leur hauteur, je feule de colère en donnant un puissant coup de patte, toutes griffes dehors sur le sol en crachant:
« - C'est pas bientôt fini ces jérémiades! Il y en as qui essaie de dormir tranquillement ici! »
Les petits se figent d'effroi et maintenant que j'ai capté leur attention, je baisse le ton d'un cran et leur conseille d'une voix plutôt douce et affectueuse qui témoigne de plus d'amour qu'il n'y parait.
« - Ce n'est pas en nous cassant les oreilles à longueur de journée que vous allez devenir des apprentis plus vite. Continuez à jouer, mais cette fois, sans vous arracher les moustaches et baissez d'un ton. Je voudrais me reposer avant de partir en patrouille au crépuscule. »
J'adresse alors un coup de langue sur le crâne de chacun, faisant grimacer l'un deux, mais ronronner l'autre de joie, puis je retourne tranquillement me prélasser dans l'ombre de mon pin habituel. À peine m'étais-je placé confortablement, les guerriers dépêchés pour la patrouille arrivèrent, prêt à partir dès maintenant.